La mobilité au centre des enjeux de cohésion sociale
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La mobilité au centre des enjeux de cohésion sociale
Portée par la Fondation Macif, une enquête de terrain intitulée « Expériences de Mobilité Solidaire » a été menée au sein des structures locales de cinq réseaux de solidarité dans l’Hexagone : Apprentis D’Auteuil, Croix-Rouge française, Emmaüs France, Secours Catholique, Caritas France et Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée. Ce groupe de travail est allé à la rencontre d’une trentaine de personnes accompagnées dans le cadre de onze dispositifs de mobilité solidaire (auto-école sociale, garage, ateliers vélo, services de mobilité inversés, transport solidaire, etc.). Objectif : identifier les freins à la liberté de déplacement (contraintes de temps, de budget, de genre, barrières psychologiques, état de santé, sentiment de sécurité, relégation territoriale, isolement).
Les mobilités face aux enjeux de vulnérabilité. C’est ainsi que sur la base du vécu des personnes interrogées, cette enquête a permis d’identifier huit facteurs de mobilité à renforcer ou inversement à alléger : la qualité des infrastructures de transport, la gestion du temps, le coût de la mobilité, le genre, les facteurs psychologiques et culturels, l’état de santé, le sentiment de sécurité et enfin la relégation sociale et l’isolement. « Ces facteurs de mobilité se cumulent et se renforcent les uns les autres. C’est pourquoi les solutions de mobilité classiques ne permettent souvent pas de répondre à ces différents freins et laissent de côté de nombreuses personnes, qui se retrouvent bloquées dans leur accès aux droits, à la santé, à l’emploi ou à une vie sociale », commente la Macif.
« La mobilité est la première marche de l’accès au droit. Sans pouvoir se déplacer, comment trouver un travail ? Aller chez le médecin ? Voir des amis ? Le travail inter-associatif que nous avons réalisé est inédit : il montre à la fois que des solutions sont possibles, mais il démontre également à quel point la mobilité est l’affaire de tous : associations, qui doivent travailler ensemble, mais aussi collectivités, pouvoirs publics, entreprises… Il nous enseigne enfin que répondre aux problématiques des plus précaires n’est pas que “réparer” ce qui aujourd’hui dysfonctionne, mais bien inventer pour tous de nouvelles façons de se déplacer, collectives, participatives, inclusives et répondant aux enjeux environnementaux auxquels nous devons faire face », nous rappelle Emmaüs France.
Bâtir des coopérations. Après le constat que pose l’enquête vient le temps des préconisations. Car « l’incapacité de mobilité n’est ni une fatalité, ni une situation immuable. Des dispositifs de mobilité solidaire existent pour y répondre, mis en place par des organisations œuvrant sur le champ des solidarités. Ces dernières déploient un accompagnement sur mesure pour chaque personne, afin de traiter leurs difficultés dans leur globalité », explique la Macif. Pour autant, « de nouvelles formes de collaborations entre les organisations agissent au quotidien aux côtés des populations vulnérables et l’ensemble des acteurs, en particulier les collectivités locales, sont à inventer, à valoriser et à soutenir, afin de garantir des réponses adaptées aux situations et besoins de chacun », préconise la Croix Rouge française.